2008-12-12

Les "gratte ciel" de Tony GARNIER à Villeurbanne (69)








J'ai vécu 18 ans à Lyon et j'ai visité souvent le quartier des "Gratte ciel" de Villeurbanne pour des raisons familiales. Ce quartier m'a tout de suite intéressée comme le projet cohérent, urbanistique et social dont il procédait. C'est pourquoi j'ai envie d'en parler sur ce blog.
En effet, en 1930, la décision fut prise, par le maire de l’époque, Lazarre Goujon, socialiste, d'améliorer l'hygiène d'une déjà grande ville de banlieue, et de construire en hauteur avec de larges allées : ce fut l'origine des fameux "gratte-ciel", les premiers en France, offrant plus de 1 400 logements en centre-ville et accompagnés d'une maison du peuple, d'un palais du travail, d'un superbe hôtel de ville au beffroi de 65 m, d'un central téléphonique, et d'un chauffage urbain, (projet typique du « socialisme municipal »), oeuvres de Môrice Leroux, Tony Garnier et Robert Giroud.
L’opération commence avec un concours pour la construction du Palais du Travail. Le jury, présidé par Tony Garnier, choisit un jeune inconnu, Môrice Leroux.. Son bâtiment, simple, géométrique et fonctionnel, ressemble, selon les vœux du maire de l’époque, à un « véritable temple laïc destiné à l’éducation intégrale de la classe ouvrière.». Le maire veut « changer la ville pour changer la vie", (c'est encore le rêve de certains urbanistes)...
Les constructions hautes, avec leurs terrasses en gradin, apportaient aux habitants ce qui leur manquait le plus à l’époque : l’air, la lumière et le confort le plus moderne (vide-ordure, ascenseurs, centrale thermique pour distribuer le chauffage urbain). Des « traversières » relient tous les immeubles au second niveau. Paradoxalement, en 1940, beaucoup de logements étaient encore vides, les symboles de modernité de ces tours à la "Rockfeller Center" intimidaient les familles de culture ouvrière, les loyers étaient chers et peu de commerçants s'y installaient. Pourtant, cet ensemble architectural deviendra aussitôt une référence pour les architectes du monde entier.
à droite, Rockfeller Center

à gauche, une entrée des
Gratte ciel


Les 2 premières photos proviennent des recherches effectuées par David Liaudet ;
vous pouvez les retrouver sur son

Aujourd'hui, après une opération de réhabilitation, isolation thermique de la façade et phonique du sol, cloisons et plafonds des parties communes, installation d'un sas dans le hall d'entrée et des interphones, mise aux normes des installations d'eau, de gaz et d'électricité, les gratte ciel restent très attractifs, la création du métro, qui dessert le quartier et au delà, n'y est pas étranger. Je n'ai hélas trouvé aucun document sur la gestion de ce parc de logements (loyers, répartition des charges collectives...) ni sur les stratégies de remplacement des locataires partants.

Gae Aulenti, architecte italienne, Marc Held, Danielle Quarante...

http://artchitecture.skynetblogs.be/post/3236125/gae-aulenti Vous trouverez sur ce blog une présentation de cette femme architecte qui a obtenu son diplôme en 1954. En tant que designer, elle a influencé les designers qui ont commencé à exercer dans les années 1960, et a bousculé le style Scandinave. En 1970, elle travaille pour la chaîne de magasins Prisunic, tout comme D.Fayolle, A.Putman et M.Arnodin.
Ma contribution : Gae Aulenti et des jeunes collègues designers : Stefania Suma a écrit un livre sur Gae Aulenti qui vient de paraître aux éditions Actes Sud...dans ce livre, elle présente la réhabilitation en institution muséale de la gare d’Orsay à Paris (1980-1986), une des oeuvres qui ont contribué à la renommée de l’architecte. Son goût prononcé pour l'histoire de l'art et de la peinture se traduit dans ce principe de base : «Je préfère me nourrir de culture pour guider mon intuition. Le besoin de préserver la mémoire des lieux est aujourd'hui fondamental si l'on ne veut pas laisser l'architecture aux mains des promoteurs».
Au sujet de son travail pour Prisunic (qui lanca, en avril 1968, le catalogue Prisunic, avec un ensemble de pièces, fauteuils, tables, chaises, étagères, accessoires de décoration…), on citera à ses côtés les jeunes designers suivants : Térence Conrad, Marc Vaidis, Marc Held, Danielle Quarante :
Lampe Pipistrello 1963









Marc Held est architecte et designer. On a dit de son œuvre qu’elle allait de la petite cuillère à l’usine en passant par la maison, l’automobile, le vêtement de ski ou la porcelaine…
Marc Held consacre aujourd’hui l’essentiel de sa réflexion aux rapports de l’architecture populaire et de la modernité. Joignant la pratique à la théorie, il dessine et construit quelques rares maisons dont il conçoit l’architecture, les jardins et le mobilier, fidèle en cela à l’exemple de ses illustres prédécesseurs : Mies van de Rohe, Corbusier, Aalto, Jacobsen (ci-dessous, tabouret, escalier en inox, étagère cablée de Marc Held).










Danielle Quarante : "Eléments de design industriel" (édition épuisée !) : près d'un millier d'illustrations dans ce volume encyclopédique qui aborde le design dans le cadre de l'ensemble du processus de conception industriel, recense les facteurs rentrant en jeu et définit ses implications.
Danielle Quarante a réalisé le fauteuil ALBATROS, en résine de polyester armée de fibre de verre jaune, 1ère exposition au “Salon des Artistes Décorateurs en 1969 (Paris), mais aucune image de ce fauteuil n'est, à ma connaissance, disponible.