2025-10-30

Villa Noailles, Hyères



Je ne l'avais vue, jusqu'à ce jour d'août 2011, qu'en photo ! cette "petite maison intéressante à habiter" a été commandée par le comte Charles de Noailles à l'architecte français Robert Mallet-Stevens; elle est devenue un véritable paquebot de 1800 m² habitables, avec, outre les 15 chambres toutes équipées d'une terrasse et d'une salle de bain, une piscine, un squash et un salon de coiffure...

Dés mon arrivée, j'ai été surprise par les choix qui ont présidé à l'occupation du site, où ne se dévoile que peu à peu l'ensemble du bâti.



Edifiée entre 1924 et 1932, la villa est habitée à partir de janvier 1925, c'est une véritable mise en application des préceptes fondateurs du mouvement rationaliste, fonctionnalité, épuration des éléments décoratifs, toits plats, lumière, hygiène...

Des baies qui s'escamotent pour laisser entrer le soleil, des fenêtres à miroir qui renvoient la lumière, les horloges reliées à un système central...c'est une véritable maison héliotrope qui domine la baie d'Hyères.






J'ai donc parcouru l'intérieur à grand pas, curieuse des inventions pratiques et puis regardé les détails, ce faisant, la nouveauté de l'époque m'a renvoyée à mon désir actuel de nouveauté, de fonctionnalité et d'épure formelle...je me voyais échanger, négocier avec R. Mallet-Stevens le percement d'une ouverture , l'angle d'un meuble intégré au mur ou la couleur d'un vitrail !

























En 1926, une importante piscine, réalisée partiellement en béton armé, est mise en chantier, sa façade sud, avec 4 baies monumentales qui s'escamotent dans le sol, donne au verre la prééminence sur le bâti (voir photo ci-dessus)...

Le nouveau salon rose, construit en 1927, intègre quelques petits "meubles"incorporés au mur et un plafond vitré dû à Louis Barillet, d'un effet étonnant (voir ci-dessus), inondant d'une belle lumière la pièce rose.
Les escaliers, dont certains sont extérieurs mais couverts, permettent d'accéder aux pièces annexées.

Toutes les pièces à vivre sont orientées plein sud tandis que les circulations (un peu trop rectilignes à mon goût) sont rejetées au nord.
Aucun décor, uniquement des volumes cubiques qui s'articulent et rythment des pleins et des vides, qui évitent la répétition...

Durant le chantier, le comte décide de supprimer le belvédère, et demande à l'architecte de dessiner un mur percé de grandes baies pour clôturer le parvis faisant face à la villa (voir plus haut).

Le jardin en terrasse qui s'étend en dessous du parvis est façonné au premier niveau en un damier de plantes, béton et gravier d'inspiration cubiste.



















Il reste peu de chose du décor aménagé sur les conseils de Robert Mallet-Stevens.
J'ai été très déçue par l'absence des propriétaires ! je m'explique, il y a des photos dans 2 ou 3 pièces, quelques topos explicatifs du contexte social et culturel, mais ce n'est pas mis en scène...
Les propriétaires, le conte et la contesse de Noailles, étaient parmi les acteurs de la vie intellectuelle et artistiques de l'époque, seules quelques photos retracent leur petite histoire dans la grande. Les salons, la piscine, le squash donnent matière à réflexion sur la façon dont Mallet-Stevens anticipait et comprenait les pratiques de cette élite...
L'Exposition Internationale des Arts décoratifs industriels et modernes à Paris en 1925 a sans doute était pour lui une véritable source d'inspiration, ainsi un lit suspendu de Pierre Charreau, des tabourets de mme Klotz, des tissus de Sonia Delaunay sont directement transposés à Hyères...les ferronneries escamotables dessinés par Jean Prouvé pour la chambre de plein air abritent les meubles en tube métallique de Marcel Breuer.
(à toutes fins utiles je vous signale un livre exceptionnel sur le mobilier industriel de Brigitte Murieux édité chez Aubanel en 2009).

2025-10-29

mobilier industriel et métal

Aujourd'hui, je vous présente quelques acquisitions de mobilier industriel et mobilier métal qui ont pris place dans ma maison d'architecture contemporaine dont la création fut à l'origine de ce blog...
J'ai en effet rencontré un designer métal à Pau, Bertrand Masson, dont les oeuvres m'ont plu dès la première visite de son atelier, situé à Pau, "l'atelier palois". Il maîtrise l'art de la soudure et de la patine, il restaure mais surtout invente des objets oniriques tout en leur laissant une possible fonction, meuble de rangement, luminaire, chaise et fauteuil, beaucoup de pièces uniques.
(http://atelierpalois.fr/index.html)
Bertrand Masson travaille l'objet dans le respect des lignes initiales, pour en sublimer l'aspect. C'est cette démarche, qui s'inscrit dans l'esprit "upcycling" (rendre un objet restauré encore plus beau que lorsqu'il était neuf), qu'il a appliquée par exemple à un siège "tracteur" que je lui ai demandé de transformer pour en rendre le meilleur et à une chaise de bureau sur laquelle je suis assise actuellement !(voir ci-dessous).
















































Ci-dessus, un tableau que j'ai réalisé à partir de photos prises dans l'atelier, traitées à la manière du upcycling(!) et avec l'émotion ressentie devant l'artiste à la tâche...
Une autre de mes dernières acquisition à l'Atelier Palois, la chaise "Malaval", faite à partir d'éléments de cartouchière, pièce unique, que Bertrand Masson a restaurée :
























Ma corbeille à dessein, une "Malaval" également, a trouvé sa place à côté d'un bureau :







Sur un autre bureau une lampe acquise chez un brocanteur de Pau, restaurée par Bertrand Masson :



















Un livre génial retrace l'histoire de ce mobilier né avec la révolution industrielle et que l'on trouve maintenant dans la maison / il s'intitule tout simplement "Mobilier industriel", de Brigitte Murieux... elle nous parle du fer des mines de Bourgogne, de la différence entre tôle, fer et acier, des chaises du Luxembourg créées vers 1920, du dossier dit "queue de baleine" du tabouret "Nicolle", du design au bureau et de la lampe "Gras"...on nous donne aussi quelques repères d'expert pour reconnaitre les versions originales, comme la rotule est-elle taraudée, la tige filetée, le serrage assuré par une vis carrée, et des repères sur la datation des différentes productions, un livre INDISPENSABLE...

2025-10-23

L'usine de Tramways à Pau, une restauration de "touche contemporaine"










Tableaux numériques réalisation F.Harf mai 2011
Vous connaissez Pau ? Alors vous connaissez l'ancienne usine de production d'électricité des tramways. Depuis 1900 elle est la vigie des horizons palois !
Au pied de sa cheminée de briques rouge orangé, les bâtiments réhabilités par la Communauté d'agglomération Pau-Pyrénées abritent désormais les Archives et le Service Patrimoine de la Médiathèque intercommunale de Pau.
Le bâtiment des archives relié par une passerelle , construite en ossature métallique et verre, conduit à un autre bâtiment restauré où l'on trouve la direction de la culture. Les percements agrandis et ouverts sur la verdure, la qualité de traitement des vastes espaces de déambulation à l'intérieur en font un lieu en adéquation avec la charge de mémoire et d'émotion du patrimoine fragile et précieux qu'il abrite.
Site à consulter : archives.agglo-pau.fr et pireneas.fr

2025-10-22

Un petit délire sur la ville















Tableau numérique 70/50 cm imprimé sur support forex pelliculé

2025-10-21

Le ROCHER de PALMER à CENON (Gironde)

Le Rocher de Palmer, c'est 6700 m² dédiés aux cultures du monde à Cenon, ville de la banlieue bordelaise de 22900 habitants, il fallait oser !



Avec les communes voisines de Bassens, Floirac et Lormont, Cenon s'est en effet engagée depuis 2001 dans le Grand Projet des Villes (GPV) qui orchestre des opérations majeures de renouvellement urbain.










Le projet de Bernard Tschumi avec Véronique Descharrières du cabinet BTuA SARL a été retenu à l’issue du concours d’architectes lancé au printemps 2005.




















La description qui suit est librement inspirée du site : http://www.tschumi.com/projects/36/#
Les photos prises le jour de l'inauguration, le 24 septembre 2010 ainsi que les montages sont de moi !
Les coques plissées des trois salles de spectacle sont tout simplement déposées sur le sol comme des rochers dans un parc. Liant les 3 volumes, la galerie de verre rythme l’arrivée du public depuis le bâtiment des dépendances vers l’obscurité et la concentration des salles. Une coque plissée en acier légèrement patinée et ajourée par endroits recouvrent les volumes géométriques. L’ensemble propose une promenade poétique entre paysage et spectacles, dans un parc protégé.




























À l’intérieur des salles, tout est prévu pour répondre aux exigences des producteurs et leur apporter une grande fiabilité technique.
Les structures scénographiques sont intégrées aux charpentes d’acier prévues pour correspondre aux besoins du spectacle. La nuit, la lumière jaillie de l’intérieur des batiments.


















































Qui est Bernard Tschumi ?
A partir de l'aménagement du parc de la Vilette, concours qu'il a remporté en 1982, Bernard Tschumi investit la scène culturelle internationale et enchaîne les succès : le Centre national des arts contemporains du Fresnoy (un projet conçu comme une succession de boîtes dans une boîte, avec un toit englobant le complexe préexistant), l’École d’architecture de Marne-la-Vallée, la salle du Zénith de Rouen (comprenant principalement une salle de spectacles légèrement asymétrique – pour donner un aspect plus spontanné aux manifestations populaire – ainsi qu’un hall d’exposition doté de courbes généreuses et de mats haubanés. Il a conçu également le musée de l'Acropole à Athènes, tout en lumière...

Photo extraite du site : http://www.tschumi.com/projects/36/#














Un peu de pub !
Le Rocher de Palmer intégre une programmation majoritairement jazz et musiques du monde, tout en accordant une large place aux musiques électroniques, au hip-hop, et à toutes les formes de métissage musical innovant.
Toute la programmation culturelle sur le site http://lerocherdepalmer.fr/

La surprise ! le clarinettiste Louis Sclavis qui, je l'espère, sera programmé un jour prochain au Rocher de Palmer, promis, j'arrange ça !




Louis Sclavis - Napoli's Walls - live at Jazz a Vienne, 2002 // a film by Serge Bergli // Louis Sclavis - saxophone, bass clarinet / Mederic Collignon - vocals, trumpet / Vincent Courtois - cello / Hasse Poulsen - guitar // album available at ECM Records