2013-03-13

Jean Nouvel et le Musée du Quai Branly

Jean Nouvel est, à Paris, architecte de l'Institut du Monde Arabe avec Architecture Studio et architecte de la Fondation Cartier pour l'art contemporain. Site des Ateliers J.Nouvel : http://www.jeannouvel.com/

"C'est une collection de bâtiments plus qu'un bâtiment, un territoire avec un caractère affirmé vis-à-vis de la ville et un complément avec un nouveau jardin parisien et un nouveau grand musée pour Paris... On ne peut pas dire que les objets aient déterminés l’architecture. Il y a simplement une notion de caractère, de familiarité, de colorimétrie, de lumière et de pénombre. Toutes ces connotations déterminent un caractère qui n’est pas celui d’une architecture occidentale et qui pourraient être le déterminateur commun de toutes ces civilisations qui étaient souvent dans des forêts, des déserts et dans des lieux ruraux. Je voulais éviter qu’il ait ici un bâtiment occidental triomphant avec la technique occidentale bruyante, high-tech, qu'on ne voie que le bâtiment et que les objets soient dans un monde totalement exogène.)" Suite de l'interview de J.Nouvel par ARTE sur :
http://www.arte.tv/fr/Jean-Nouvel/1229072.html

Le bâtiment du quai Branly se compose de quatre bâtiments reliés par des passerelles et disposés sur un terrain de 39 000m². Epousant la courbure douce de la Seine au pied de la tour Eiffel, il est juché sur pilotis et prévu pour être -à terme- niché dans la verdure. L'ouvrage prend la forme d’une large passerelle au milieu des arbres, dissimulée par un jardin de 18 000 m2 que l'on doit au paysagiste Gilles Clément. Ce jardin est soustrait à la circulation du Quai Branly par une longue et haute paroi de verre sérigraphié.
L’ensemble architectural se développe sur cinq niveaux couronnés par une large terrasse, offrant une vue saisissante sur la tour Eiffel et Paris. À l’intérieur du musée, des parois de verre remplacent les vitrines : les effets de transparence et le fond naturel constitué par les arbres laissent toute liberté au regard.
La marque de fabrique de l’ouvrage reste pourtant la série de boîtes suspendues en façade nord, des "excroissances" colorées de taille variable, sortes de cabinets de curiosités, autant de salles d’exposition pour abriter des pièces particulièrement rares ou précieuses.
Autre originalité du bâtiment Branly: le mur végétal de Patrick Blanc. 800 m2 de façade sont recouverts par plus de 15 000 plantes.

1 commentaire:

Pergame a dit…

Mais que pensez-vous vraiment de ce bâtiment ? Quand Nouvel parle de "collection" de bâtiments, c'est vrai que ce mot convient assez bien à cet ensemble bâti ; mais c'est une collection qui s'abstrait de la notion de cohérence. Elle est trop dispersée. Le bâtiment principal présente des surabondances sous certains angles (la façade sur la Seine) et une indigence sur d'autres (en particulier l'arrière). Le jardin de Clément constitue une véritable pièce maîtresse de ce dispositif. La nuit, quand le bâtiment n'est plus qu'une masse noire, inerte, le jardin semble encore vivre. Je ne suis pas convaincu par la rampe "initiatique" qui conduit de l'entrée aux salles du musée. Je n'ai pas eu vraiment d'émotion : parcours sans grand intérêt ? plafond bas ? perpective réduite ? On est loin du Guggenheim de NY. Je n'aime pas le meuble aux méandres molles et encuirées qui serpente dans l'espace. Je regrette les reflets stroboscopiques que les brise-soleil de la façade Sud imposent au visiteur et les reflets dans les vitrines. Je regrette aussi le téléscopage des civilisations : trop de pièces, d'origine trop différentes, dans des espaces proches. Peut-être ne suis-je pas OK avec ce concept "généraliste" et que je préfère les expos thématiques ? Dans tous les cas, les pièces sont belles et c'est l'essentiel. Ce qui est intéressant, c'est que l'on peut les découvrir à distance, dans un paysage d'oeuvres d'art. Je trouve que les "décalcomanies" façon sous-bois de la forêt vierge sont un procédé un peu faible. Je ne suis pas très enthousiaste ; je le regrette un peu ; mais c'est comme ça ! Il y a eu beaucoup de critiques - de la muséo, mais peu de critiques - de l'architecture.