2006-06-06

Frank Lloyd Wright, une de mes références


Frank Lloyd Wright est né le 8 juin 1867 aux USA, il meurt le 9 avril 1959. Wright perçoit les pièces d'un bâtiment comme des organes autonomes qui constituent un corps cohérent. Il pousse l'analogie avec le monde vivant jusqu'à prétendre que la construction doit représenter la croissance d'un être vivant. Cela explique la haine que Wright nourrissait vis-à-vis des grandes villes, notamment Chicago. Cette haine le poussa à ne construire que de très rares (mais notables) bâtiments dans des grandes agglomérations. Après avoir quitté le cabinet de l'architecte Sullivan, il ouvre son propre cabinet en 1893 à Chicago. Il réalise beaucoup de maisons particulières mais aussi des pavillons d'exposition, des édifices administratifs, des hôtels. En 1905, premier voyage au Japon, il commence à collectionner et faire le commerce d'estampes japonaises.
The Robie House, conçu par F.L. Wright pour son client, Frédéric C. Robie est une des plus importantes construction dans l'histoire de l'architecture américaine. Terminée en 1910, cette construction est uen vraie révolution en matière d'architecture domestique, préfigurant beaucoup des inovations qui apparaitront au cours du 20 ème siècle.
En 1922, il ouvre un bureau à Los Angeles. Il écrit dans la revue "The architectural Record" une série d'articles intitulée "in the cause of architecture". 1939, il est invité à Londres pour une série de conférences, ses textes sont publiés sous le titre de "an organic architecture". En 1940, une importante exposition rétrospective "The work of F. Llyod Wright" a lieu au Museum of Modern Art de New York.
Conçu en 1943, le musée Solomon R. Guggenheim de New York, était à peine terminé en 1959 à sa mort. Des murs légèrement inclinés vers l'extérieur et une rampe, pour remplacer les planchers plats traditionnels, véritable spirale ascendante, furent l'objet, à l'époque de beaucoup de critiques.



En 1953, il publie "the futur of architecture" puis "the naturel house". Il est invité à Bagdad en 1957 afin de concevoir un opéra, un centre culturel un musée...En 1958, il publie "the living city" qui revisite les idées développées déjà en 1932 de ville saine, belle et à l'échelle humaine, loin des villes polluées et bondées. Il pensait que la ville était vouée à disparaître...

Frank Lloyd Wright 2


Wright essaie de tenir compte des contraintes que le climat continental de la région impose. Pour cela, il multiplie les différences de hauteur des plafonds de manière à éclairer et ventiler les pièces. Ces innovations passent par l'utilisation d'une combinaison de matériaux traditionnels (la pierre naturelle pour les façades et les sols) et d'autres nouveaux pour l'époque : béton, acier qui servent de support à des claires-voies, des toits débordants, des terrasses en encorbellement ou de grandes baies.

Wrigth avait pressenti que le béton, l'acier, les plaques de métal seraient une merveilleuse "boite à outils" pour l'architecte du XX ème siècle. L'acier associé au béton -béton armé-était le grand élément libérateur qui produirait une toute nouvelle architecture, le musée Guggenheim (voir article précédent) en est un bel exemple, c'est une construction aux encorbellements à béton armé.

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Ralph Erskine, architecte anglo-suédois

Ralph Erskine 1914-2005.
Architecte et urbaniste mondialement connu, Ralph Erskine a passé la plupart de sa carrière en Suède où il est décédé, à l'âge de 91 ans. Il est né en Angleterre où il s'est fait connaitre pour son plan d'urbanisme à Byker in Newcastle-upon-Tyne. Il a travaillé avec l’équipe qui a conçu Welwyn Garden City sous la direction de Louis de Soissons. Il étudia ainsi l’urbanisme et cet intérêt élargit sa vision de l’architecture, en particulier celle relative à l’intégration sociale et physique des édifices avec leur environnement.

Avant la deuxième guerre mondiale, Erskine quitta l’Angleterre pour aller en Suède. Il a été attiré, en partie, par l’admiration qu’il vouait pour l’œuvre des fonctionnalistes suédois Gunnar Asplund, Sven Markelius et Sigurd Lewerentz et en partie pour l’adoption de ce pays au modèle social d’état providence. Son apport ainsi va être très important pour le paysage architectural de son pays d’adoption, la Suède et son pays d’origine l’Angleterre. Dans ces pays et au Canada, il concevra de nombreux bâtiments originaux qui reflètent son idéologie particulière. Ralph Erskine croyait en la possibilité d'une société juste et égalitaire et il s'est battu, sans compromis, pour le développement de la dimension sociale et politique de la construction environnementale.









Construite en 1992, l'Arche (the ARK), d'après le site Galinsky, (http://www.galinsky.com/buildings/ark/index.htm), est une oeuvre métaphorique dont le destin est tragique. Cette oeuvre destinée à des sociétés du tertiaire est vide actuellement : depuis que le premier occupant, Seagram, a quitté le bâtiment, aucun autre organisme n'y a emménagé, c'est un concept de bureau lumineux mais inadapté au monde réel. Les parties communes et les circulations sont admirables mais en terme d'usage standard (conventionnel) de bureau, extraordinairement peu opérationnelles. A l'intérieur, les grands espaces ouverts sur le ciel, l'atrium qui s'élance du rez-de-chaussée à la toiture, les ascenseurs panoramiques et les murs blancs forment un dramatique contraste avec l'enveloppe sombre et même avec le design de la plupart des espaces de bureau.

The Ark Talgarth Road London United Kingdom 1992

Pour visiter l'intérieur, consultez l'annuaire des Journées "portes ouvertes" à Londres qui ont lieu le dernier week-end de septembre. (www.londonopenhouse.org).

Jean Prouvé

Jean Prouvé-n'était pas seulement un architecte, un ingénieur ou un technicien; s'il était un peu tout cela, il se voulait avant tout constructeur. Fils de l'artiste lorrain Victor Prouvé, petit-fils de Gengoult Prouvé qui travaillait dans les industries d'art, Jean est né à Paris en 1901, mais passa sa jeunesse à Nancy. Son père était un artiste au sens le plus complet du terme, un des fondateurs de l'École de Nancy, créateur de l'école des Beaux-Arts de cette ville.
Jean Prouvé, c'est aussi l'homme qui, suivant la tradition familiale se voulait "ouvrier" au sens le plus noble du terme, c'est-à-dire en relation directe avec la matière. Forgeron, serrurier, ferronnier d'art, il est passé de la forge et l'enclume à l'intimité avec la matière métallique, puis à la production industrielle.
En 1929, il créé "Les Ateliers Jean Prouvé". Il ouvre après guerre sa propre usine, entreprise dont Pechiney deviendra l’actionnaire majoritaire en 1953.
En 2007, pour son nouvel accrochage, le Musée national d'art moderne a consacré une salle du cinquième étage à Jean Prouvé. On pouvait y admirer maquettes, meubles et croquis et la Maison tropicale de 1951, installée sur la terrasse sud.
La grande idée de Prouvé a en effet longtemps été de produire du « prêt-à-habiter », logements en métal fabriqués en série comme des voitures. Après la Seconde Guerre mondiale, il a ainsi conçu des maisons en kit, peu chères et rapides à installer. Une version de cet habitat était alors spécialement adaptée aux colonies et trois prototypes avaient pris la direction de l'Afrique pour être montés à Brazzaville et Niamey.
Le musée Beaubourg, a toujours entretenu un lien fort avec Jean Prouvé.
En 1954, il reprend son indépendance, crée un atelier de design à Paris et construit sa maison sur les hauteurs de Nancy. Un peu plus tard, il fonde "Les Constructions J.Prouvé.
Commandé par l'Aluminium Français à l'occasion du centenaire de l'aluminium, "le pavillon de l'aluminium" a été conçu par Jean Prouvé à Paris en 1954 pour abriter une usine de fabrication de l'aluminium.
Le cabinet Franklin Azzi Architecture qui l'a reconstruit à l'identique nous en donne une description très précise :"le bâtiment comportait cent quatorze fermes de charpente métallique et possédait une couverture de "tuiles" en feuille d'alliage fin. Les façades étaient formées de panneaux de glaces ou de tôles d'aluminium. En 1999, le pavillon est remonté dans le parc des expositions de Villepinte près de Paris. Après restauration, un nouvel édifice de 90 m de long est reconstitué à partir de toutes les pièces disponibles. Cette dernière reconstruction vérifie les qualités constructives de cette architecture "mobile". Le mode de conception instauré par Jean Prouvé nous a permis de remonter la structure dans un délai court (2 mois)".

Dans le domaine du mobilier, ses créations sont marquées par une esthétique industrielle de constructeur qui lui est propre. Ce chercheur n’a eu de cesse d’étudier les possibilités offertes par les matériaux comme l’acier, la tôle et l’aluminium.
1930, fauteuil créé pour la Cité universitaire de Nancy : piètement en tôle d’acier pliée.










La chaise standard, fabriquée en grande série, fait partie de l'exposition de l'oeuvre de Jean Prouvé au MoMA de New York qui court jusqu'au 30 mars 2009.
La fin de la carrière de Prouvé est marquée par l'expérimentation de nouvelles matières ou de composants ainsi que par plusieurs projets trop audacieux pour être réalisés, mais qui apportent à son œuvre une dimension urbanistique (siège du Ministère de l'Education Nationale, avec Belmont et Swetchine, 1970 ; station d'Arc 2 000, avec Hayama et Binotto, 1970).

LIEN : Monsieur Design: Jean Prouvé : Pavillon démontable, 1944-45